Mauvaises conditions météo Du retard pour la transhumance dans les Pyrénées
TOULOUSE, 31 mai 2013 (AFP) - Veaux, vaches et brebis vont prendre le chemin de la transhumance avec beaucoup de retard cette année dans les Pyrénées où la nourriture est rare et les conditions dangereuses à cause du mauvais temps, indiquent les professionnels.
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Chaque année, entre mi-mai et mi-juin, des centaines de milliers d'animaux montent dans les pâturages de montagne pour passer une partie du printemps et l'été. La transhumance permet depuis la nuit des temps aux éleveurs, qui souffrent pour beaucoup d'un manque de terre, de faire profiter leurs bêtes d'une herbe excellente tout en libérant leur exploitation pour faire le foin qui servira de nourriture en hiver.
Mais, cette année, les départs vers les estives ont été reportés de deux, voire trois semaines, explique Thierry Marfaing, de la Fédération pastorale de l'Ariège, qui compte 850 éleveurs transhumants pour 55.000 ovins, 15.000 bovins et 2.000 équins. Les contrats des bergers (80 saisonniers en Ariège cette année) sont reportés d'autant.
Dans les Hautes-Pyrénées (1.350 éleveurs transhumants, 103.000 ovins et 25.000 bovins), « les transhumances ont été reportées voire annulées », renchérit Patrick Caperaa, chargé du dossier montagne à la Chambre d'agriculture.
L'accumulation exceptionnelle de neige de l'hiver, le printemps pluvieux qui n'a pas permis au manteau de fondre alors même qu'il a encore neigé sur les Pyrénées cette semaine, dissuadent les éleveurs de monter dans les estives.
Quand elle n'est pas recouverte de neige, la végétation est rase ou rare, dit Thierry Marfaing. Par endroits, raconte Patrick Caperaa, les cabanes des bergers ont encore de la neige jusqu'au toit. « Il n'y a pas un gramme d'herbe », dit-il.
Les conditions sont également dangereuses ; les sentiers ont subi d'énormes dégâts, provoqués par les coulées d'avalanche ou de boue.
« Le risque majeur pour les estives ovines, ce sont les plaques à neige », dit Thierry Marfaing : « Les animaux ont la fâcheuse habitude de toujours monter et d'aller se mettre sous les plaques de neige » et il y a un « effet tapette à souris, avec des animaux qui vont mourir écrasés ».
Les troupeaux restent donc sur les exploitations en attendant des jours meilleurs, sur des parcelles en principe destinées à constituer des stocks de fourrage. « On sait d'emblée qu'on est en train d'altérer très largement la sole et qu'on aura des problèmes de stocks pour l'hiver prochain », dit Patrick Caperaa.
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